dimanche 9 janvier 2011

Le monde de la nuit

Rose lune, 1985


L’univers de Daniel Tremblay est marqué par un champ iconographique de la nuit : des couleurs sombres, des dominantes de bleus, des représentations d’étoiles, de lunes et d’astres. Cet univers de la nuit est mystérieux et laisse place à la rêverie. Les lunes et autres formes nocturnes, lorsqu’elles sont dessinées ou peintes, sont représentées de la même manière linéaire et simple afin de laisser à notre imagination, le reste du travail. Ses dessins me font penser à ceux d’un enfant ; les réalisations d’enfants étant remplies d’imaginaires sans limites, et plein d’innocences, Daniel Tremblay a peut être voulu nous redonner le goût des choses simples qui nous laisse plus de libertés dans la perception et nous emmène plus loin dans notre imagination. C’est comme un jeu où chaque spectateur aura le plaisir de voir sa pensée être envahie par ces tableaux dont nous avons chacun une perception unique. C’est en cela que réside toute la poésie de Daniel Tremblay. On peut considérer qu’il fait une partie du travail et nous amène à développer le reste à notre goût et avec notre propre vision des choses. 

« Certaines œuvres demanderaient à ce qu’une conversation s’engagent face à elles, celles de Daniel Tremblay n’ont nul besoin de cet artifice, elles nous sont directement accessibles, elles nous parlent. »
François Grundbacher, 1994.

On  pourrait croire que ces tableaux ne sont pas sérieux, ne sont qu’enfantins avec leurs « bonhommes » filaires, ces lunes, ces étoiles, ces oiseaux… Mais à travers tous ces tableaux, on peut découvrir en s’y attardant un peu que Daniel Tremblay a voulu nous parler d’autre chose. Pas de choses plus compliquées en elles même qu’un corbeau ou qu’un râteau mais des choses plus profondes et plus ou moins implicites : l’amour et la mort. Tout en étant des thèmes tragiques, Daniel Tremblay les traite avec tellement de poésie qu’ils en deviennent légers. Lorsque Daniel Tremblay nous parle de la mort, les personnages semblent flotter dans l’espace du tableau et celui-ci tout entier nous emmène dans une nuit étoilée et éternelle. Et même si notre raisonnement trop rationnel ne l’a pas vu, sans doute que notre inconscient aura fait le travail et nous laissera empreint de ce drôle d’univers empli de rêveries. Daniel Tremblay cherchait avant tout que « ses travaux soient capable d’émouvoir ».

«La dérision pour moi, dit-il, c'est un moyen de parler des choses qui ont l'air un peu sérieuses ou un peu graves avec un peu de légèreté et je trouve que mélanger, disons le côté léger du rêve et le côté un peu lourd de la mort sont des associations qui font que les choses peuvent peut-être passer plus facilement».
Daniel Tremblay


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